Les châtaignes sont récoltées principalement en octobre puis peuvent être, au fil des mois, consommées fraîches, séchées ou préparées.

Une châtaigne encore en bogueLe châtaignier est très répandu dans l'Aude, au sud, dans la partie occidentale des Hautes Corbières notamment et, au nord, dans les vallées orientales de la Montagne Noire où il revêt un caractère emblématique (des noms de villages ou hameaux (Castans, Castanviels) attestent ce fait). L'arbre fleurit en juin et au début du mois de juillet ; dès lors, les abeilles produisent le miel de châtaignier caractérisé par sa couleur sombre. A partir de la fin du mois de septembre (en fonction de l'exposition et de l'altitude des parcelles et de la précocité des variétés), les bogues s'ouvrent et la "châtaignaison" (récolte) peut débuter.

Des châtaignes à grillerLa châtaigne peut être consommée fraîche (sans avoir subi de procédé de conservation) jusqu'à mi-décembre, grillée ou bouillie. Elle peut être utilisée pour la fabrication de crème de marrons. Pour rester comestible entière au-delà du mois de décembre, la châtaigne doit être séchée ou congelée. Sur ce site vous retrouverez :

- de la crème de marrons élaborée localement : Armand Oulès et Jean-Louis Accart ;
- des apiculteurs récoltant le miel de châtaignier : J.-Rémy Sarda , Frédéric Garcia et Armand Oulès ;
- un arboriculteur qui propose des châtaignes fraîches en saison : Thierry Conrié .

Des châtaignes en boguesEn France, dès le XIIIème siècle, des preuves indiscutables permettent de considérer la châtaigne comme une véritable culture et non pas une ressource accessoire. En 1780, Antoine-Augustin Parmentier consacre un traité à la châtaigne, ouvrage dans lequel il écrit : "On sait suffisamment de quel secours la châtaigne est en tout temps dans plusieurs de nos provinces méridionales et combien leurs habitants fondent d'espérance sur ce fruit pour leur subsistance journalière." . Jusqu'au début du XXème siècle, la vie des habitants dans le sud du Massif Central (Montagne Noire, Haut-Languedoc, Cévennes...) semble bien avoir été indissolublement liée à la présence du châtaignier ; la châtaigne nourissait hommes et animaux (chèvres, moutons, porcs) ; la décoction de l'écorce était employée en raison de ses vertus curatives ; du bois étaient extraits des tanins utilisés dans le traitement des peaux ; enfin, signe d'une familiarité certaine, les diverses parties de l'arbre (tiges, feuilles, tronc...) étaient utilisées pour confectionner des jouets (cerceaux, coiffes, sifflets, hochets...).

Sources bibliographiques :
- "Le savoir en herbe" d'Alain Renaux (Les Presses du Languedoc) ;
- "Alimentation et idéologie - le cas de la châtaigne" d'Ariane Bruneton-Governatori ;
- "De la haute-vallée du Thoré à la plaine de l'Aude" de Georges Reverdy.